Dans Transvocalités, à travers CINQ épisodes PUBLies sur le web média Manifesto XXI, Charles Wesley se demande comment les voix enregistrées, samplées, traitées, POUVANT participER d’un processus émancipatoire, s’incarnent au sein des musiques électroniques actuelles.
Dans la série des Transvocalités, Charles Wesley sonde comment les voix enregistrées, samplées, traitées, participant d’un processus émancipatoire, s’incarnent au sein des musiques électroniques actuelles. Celles-ci peuvent exister sous le chapeau de pop indépendante et hybrident les sources sonores, fusionnent des pratiques instrumentales à des méthodes électroacoustiques. De manière non conventionnelle, les voix prisent dans ses structures musicales chantent, parlent, crient, gémissent, glapissent, hululent : elles sont des signaux pour un nouveau monde, un nouveau potentiel d’expression, de discours, de formes sonores contemporaines et à venir.
Les transvocalités tendent à rendre le champ sémantique de la voix le plus transversal possible. Politiques, transgenres, transféministes, musicales, non-musicales, non-binaires, colériques, joyeuses, dysphoriques, queer, intelligibles, inintelligibles, bruyantes, dissonantes, harmonieuses, découpées, étouffées, affectées, épanouies, incarnées, désincarnées, animales, cyborg, elles manifestent leur présence grâce aux dispositifs qui permettent leur amplification : le découpage, séquençage et l’ensemble des traitements que rendent possible les logiciels audio-numériques.
Cette série est composée d’entretiens, de chroniques, mais aussi d’hommages aux travaux de musiciennes qui ont marqué le paysage sonore des années 2000 et qui nous ont quitté récemment. Elle vise à donner de la visibilité aux oeuvres en question et à rendre compte de différentes perspectives sur le contexte de création et de diffusion des musiques, et leur enjeux sociaux, pratiques et esthétiques.
Les transvocalités peuvent être des voix qui vont en dehors d’elle-même, ou des voix en deçà d’elle-même. Elles s’émancipent de l’intelligibilité, de la parole compréhensible, du chant reconnaissable. Elles sont queer, dans le sens de celui que bell hooks emploie : « ‘Queer’ non pas comme ce qui désigne vos préférences sexuelles (cela peut en être une dimension) ; mais ‘queer’ comme étant à propos d’un soi qui est en contradiction avec tout ce qui l’entoure et qui doit inventer et créer et trouver un moyen pour parler et prospérer et vivre. »